Les principaux travaux d’été consistent à maitriser la croissance de la vigne, et à la protéger contre les maladies fréquentes durant cette période.
Cisaillage
A cette époque de l’année, la croissance de la vigne est luxuriante. Les brins prennent de la hauteur et le feuillage s’étoffe pour capter un maximum de lumière, au risque d’étouffer le vignoble. Pour remédier à cela, nous effectuons un cisaillage, à l’aide d’une rogneuse de vigne montée sur tracteur. Une fois bien réglé, l’engin va cisailler la vigne en largeur et en hauteur. La taille idéale d’une haie se situe entre 120 et 130 centimètres de haut. En effet, cette taille permet aux rayons du soleil de pénétrer entre les allées et sur toute la hauteur de la vigne.
Nous prêtons une attention particulière au réglage de la rogneuse. Un cisaillage trop court qui clairsemerait trop la plante nuirait à la photosynthèse et retarderait sa maturité. Inversement, un cisaillage trop haut serait aussi préjudiciable. En effet, une vigne trop grande entraverait le passage des machines dans les allées. Cela réduirait aussi l’aération et offrirait une prise au vent qui à la moindre bourrasque risquerait de coucher les piquets et de mettre la vigne à terre.
Protection de la vigne et viticulture biologique
La vigne est particulièrement sensible aux maladies dans le nord de la France. Nous devons la protéger contre les maladies cryptogamiques opportunistes (ou fongiques), comme le mildiou, qui proviennent de champignons parasites. Pendant nos travaux d’été, les traitements ne sont pas anodins et peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement et la qualité des raisins. Ils doivent donc être raisonnés, et le moins fréquents possible, d’autant plus que nous pratiquons une agriculture biologique.
Chez la Maison Gawron, nous refusons l’usage intensif de pesticides. Nous traitons en fonction des risques, des conditions et des prévisions météorologiques et selon l’état de santé de la parcelle. Nous n’utilisons que les quantités nécessaires pour produire des raisins sains et matures, essentiels pour composer un Champagne d’excellence. Par respect pour l’environnement et en vertu des exigences de la viticulture Biologique, nous n’appliquons aucun pesticide contenant des molécules de synthèse. Nous nous limitons à l’emploi traditionnel de cuivre et de soufre, à très faible dose.
L’Indice de Fréquence de Traitement permet de calculer une tendance d’intensité de traitement en fonction de l’année. Nous cherchons à nous positionner dans les tendances basses d’IFT. Pour y parvenir, nous n’hésitons pas à appliquer des mi-doses en début et en fin de campagne de traitement. Il nous arrive même de ne pas traiter quand les conditions climatiques le permettent et que les pluies ne menacent pas le vignoble. C’est une prise de risque, mais un investissement pour l’avenir.
Les mentalités changent petit à petit chez les vignerons. Aujourd’hui, même les vignes les mieux entretenues peuvent présenter quelques tâches de mildiou et un peu d’herbe lors des vendange. Ce n’est pas un signe de mauvais soins ou de manque de travail, bien au contraire, mais gage d’une attitude raisonnée dans la protection.